Le chanteur Suisse Michel Bühler est décédé le 7/11/2022. Chanteur, poète, écrivain, compositeur… Humaniste il se battait pour un monde plus solidaire. Une voix, une guitare, et des textes forts. A écouter.

Kill the Indian in the child Elise Fontenaille Oskar

Parce que c’est l’actualité et que ce roman jeunesse a la mérite d’exister pour raconter l’innomable…

Une erreur dévastatrice »: le pape François a prononcé lundi des excuses historiques aux peuples amérindiens canadiens, demandant « pardon pour le mal » fait pendant des décennies dans les pensionnats pour autochtones. Des paroles qui étaient très attendues depuis des années par ces peuples représentant aujourd’hui 5% de la population canadienne. ( La Dépêche du Midi)

Une couverture qui attire, un titre qui étonne et puis le  » le crime d’exister » comme un sous-titre discret. Cette histoire c’est celle de Mukwa, un jeune indien qui va se retrouver dans un pensionnat canadien tenu par des religieux catholiques. Accrochez-vous car ce roman est tiré d’une histoire vraie. Et là vous allez être emporté dans un cauchemar. Comment les canadiens ont-ils pu laisser faire cela ? Et surtout pourquoi tant de haine, de douleur, de larmes, de maltraitance immonde? Et surtout commis par des religieux. Femmes ou hommes.
Mukwa nous parle de son peuple, de sa famille, des ses rêves et des joies simples. Mukwa le jeune indien martyrisé. Pourquoi? On ne le comprend même pas. On n’y croit pas!!! Et la dernière école a fermé en 1996. Ce n’est pas de l’histoire ancienne.
L’auteure a voulu témoigner, nous dire ce qui est arrivé à ces jeunes indiens. Je ne savais pas qu’au canada aussi ils avaient été persécutés, en s’attaquant aux plus faibles. Un court livre qui secoue tant on n’arrive pas à y croire. Ecrit dans un souffle, les mots sont sans concession. La vie est cruelle. La mort toute proche. Et les légendes indiennes n’y feront rien pour apaiser la colère et la peine.
Tous ils ont abandonné Mukwa. Un livre bouleversant.
Pas pour les lecteurs de 12/13 ans à mon avis.

Mahmoud ou la montée des eaux

Prix du Livre Inter 2022

« Mes poèmes ne sont pas des poèmes.

Ce sont des vers remplis de peur,

et de rage et de peur ».

Ce roman c’est l’histoire de la Syrie. Un monde à pleurer où la dictature et la violence sont au cœur de ce pays qui peut paraitre si doux, par la voix de Mahmoud. Lui qui aura vu sa vallée engloutie par l’eau du barrage. Lui qui a connu la prison et la torture.

L’homme parle de sa vie, de ses enfants ( disparus), de son premier amour et sa deuxième femme avec une douceur et une poésie qui bouleversent par la violence de leur histoire.

Tout le drame de la Syrie écrit en vers libre. Longue plainte pudique pour dire l’innommable. Mahmoud on se noie avec lui au bord de cet Euphrate qui fait rêver avant que la folie des hommes ne fassent basculer ce pays dans la barbarie.

Un roman intense, à l’écriture déroutante. Un long poème pour une plongée dans le souvenir d’un pays détruit. Reste la puissance des mots d’Antoine Wauters.